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mercredi 23 mai 2012

La Tunisie se dote d’un conseil de la finance islamique


La Tunisie qui a opté depuis longtemps pour une intégration des spécificités de la finance islamique a vu, mercredi, la création de son premier Conseil dans la finance islamique. Baptisé COFIT, le Conseil de la finance islamique de Tunisie est la nouvelle association qui vient d’être lancée conformément aux dispositions du décret N° 88 de l’année 2011. Une conférence de presse a été tenue, mercredi 9 mai 2012 au siège de l’IACE pour exposer les objectifs, les tâches et les perspectives de cette nouvelle association qui se chargera en premier lieu de développer et d’identifier les opportunités qui en découlent pour l’économie nationale.
Le COFIT est formé par un comité directeur , un bureau exécutif et 12 commissions spécialisées dont le comité charaique, des banques et des finances, Takaful, dans la formation, les affaires juridiques et législatives, la fiscalité et la comptabilité ou encore la communication et des medias. Au total, le COFIT est géré par 28 membres. Le rôle principal de cette nouvelle association consiste principalement à sensibiliser l’opinion publique nationale et régionale à l’importance de l’industrie de la finance islamique et fournir le conseil et l’expertise aux entreprises et intervenants dans le domaine de la finance islamique.
Selon Mohamed Nouri, président du COFIT, la dernière crise financière qu'a connue l'économie mondiale a incontestablement confirmé la pénétration des produits islamiques qui devraient être en conformité avec les produits bancaires classiques. D’où l’urgence de mettre en place un référentiel scientifique, technique et charaique pour les investissements et financements et de proposer en outre les solutions adéquates pour l’intégration de la finance islamique dans le système financier tunisien. « La création du Conseil est une obligation vu que tous les pays européens, américains et arabes se sont engagés à instaurer cette nouvelle approche de finance islamique depuis que le système bancaire classique a fait apparaître ses insuffisances », a indiqué le président du COFIT en citant l’exemple du Conseil général des banques et institutions financières islamiques (CIBAFI), une institution financière islamique résidente au Bahreïn et rassemblant environ 120 banques et de grandes institutions financières dans le monde. Dans ce cadre, Mohamed Nouri n’a pas caché son intention de veiller à ce que le COFIT tunisien soit identique à la CIBAFI, le Conseil qui procédera à prochainement à l’ouverture de son premier bureau à Tunis.
Le COFIT veillera aussi, selon son président, à l’instauration d'un cadre réglementaire capable d'attirer les grands investissements que le système financier classique n’été pas en mesure d’attirer, a expliqué Mohamed Nouri en évoquant l’importance des sukuk (Obligations islamiques) qui ont été déjà initiés par plusieurs pays étrangers à savoir, l’Espagne, la Suisse, la Chine, la France et la Bretagne.
Au sujet de l'absence d'un cadre règlementaire, il a indiqué à Africanmanager qu’une commission nationale relevant du ministère des Finances est en train d’examiner les possibilités de réforme du cadre réglementaire. Un code régissant la finance islamique relative aux banques islamiques sera prêt avant la fin du mois juin de cette année.
D’une façon plus générale, la contribution de la finance islamique dans la mobilisation des concours de l’économie tunisienne n’est que de l’ordre de 2%, un chiffre relativement faible par rapport à plusieurs autres pays qui ont opté pour la finance islamique.
En revanche, le financement islamique progresse en moyenne de 25 à 30% dans les pays du Conseil de la coopération des pays du Golfe ainsi que les pays asiatiques grâce à l’intérêt accordé par ces pays à ce mécanisme islamique. Ils considèrent que ce mécanisme comme une alternative suite à la défaillance des techniques de la finance traditionnelle ayant accentué la crise financière que vit le monde occidental aujourd’hui.
AfricanManager

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