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mercredi 23 mai 2012

Finance islamique : après des réticences, l’Allemagne se lance


Ayant souvent sous estimé la demande nationale en la matière, l’Allemagne semble aujourd’hui favorable à l’entrée de la finance islamique.

Des fonds d’investissement islamique autorisés en Allemagne

Plutôt réticente, l’Allemagne est en retard en matière de finance islamique en comparaison avec certains de ses voisins européens comme l’Angleterre.
Elle avait en effet jusqu’à présent, toujours émis des réserves sur cette finance compatible avec les principes religieux musulmans.
Cependant, l’établissement d’une finance islamique en Allemagne pourrait bien répondre aux demandes de plus de 4 millions de musulmans, des allemands dont la plupart sont issus de la deuxième ou troisième génération, mais aussi ceux issus des conversions à l’islam. Le pays détient tout de même la deuxième plus grande communauté musulmane, après la France, et qui ne cesse de grandir.
Récemment, l’Allemagne franchit un pas important. La CIMB Principal Asset Management, lance désormais des fonds d’investissements dits islamiques, après avoir obtenu l’autorisation du Bafin, l’autorité de régulation financière allemande. Ces fonds d’investissement sont à destination des musulmans allemands, mais également à tous les investisseurs, susceptibles d’être séduits par l’éthique d’une finance plus solidaire, avec une transparence, un partage équitable des risques, et l’interdiction de l’intérêt.
De par sa sûreté, et sa moralité, les investisseurs allemands pourraient bien être conquis par la finance islamique.

La finance islamique : vers plus de moralisation du système financier international

Le marché mondial traversé par une crise financière a montré les limites du système capitaliste, avec la forte spéculation, et son système pervers, qui finalement a entrainé une vague d’endettements. A l’inverse, les banques islamiques n’ont pas réellement été touchées, montrant ainsi l’avenir prometteur de cette finance compatible avec la charia.
Il semble que la crise financière internationale ait permis d’accélérer l’impulsion de la finance islamique. Plus morale, plus juste, elle suscite l’intérêt des investisseurs occidentaux, las de la prise de risques en faisant de l’argent avec de l’argent. D’autres voient en elle, une alternative à la crise du système. La finance islamique conquiert de plus en plus de marchés, et semble se démocratiser, séduisant toujours davantage de monde, musulman ou non. D’après le président de l’Université mondiale de la finance islamique de Kuala Lumpur, Daoud Abdullah, au niveau mondial, « 60% de ses investisseurs ne sont pas musulmans ».
Aujourd’hui près de 50 Etats développent de manière plus ou moins avancée la finance islamique. En termes d’actifs, la finance islamique ne représente encore qu’une goutte d’eau de l’océan du marché financier mondial mais elle détient une croissance d’une rapidité surprenante.
@ ajib.fr

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