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mercredi 23 mai 2012

Finance News Hebdo publie un dossier spécial sur la finance islamique au Maroc


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Dans un dossier spécial Finance Islamique réalisé par le magazine marocain Finance News Hebdo, Mohamed Ali M’rad PDG de Mena Finance, première société de conseil d’affaires en finance islamique en Afrique du Nord (basée en Tunisie) et Belkacem Boutayeb, expert international en finances et banques islamiques et ex-Directeur international de Dar Al Maal Al Islami (Genève) évaluent les bénéfices attendus du développement de la finance islamique au Maroc.
A la question de savoir si le Maroc est aujourd’hui en mesure de mettre en place une finance islamique qui réponde à toutes les normes nécessaires, Mohamed Ali Mrad estime que « le Maroc possède d’énormes atouts, en premier lieu l’importance de son marché financier, bancaire et assurantiel (qui est le 2ème en Afrique et le 1er dans la région MENA) et des liens économiques, financiers et capitalistiques que le pays possède avec le continent africain et notamment les pays à forte communauté musulmane. Ceci est une base et un atout pour le Maroc dans le développement du secteur de la finance islamique. »
Il ajoute qu’il faut avant tout une volonté politique afin de mettre en place un cadre juridique, fiscal et réglementaire digne de ce nom, et « ne pas se limiter à une soi-disant adaptation de la réglementation conventionnelle actuelle comme l’ont fait certains pays – ce qui s’est paradoxalement avéré au contraire très nuisible au  développement de la finance islamique –, mais mettre en place une réglementation ad hoc et sur-mesure, à l’instar de ce qu’ont fait certains pays comme la Malaisie, quitte à bousculer un peu les habitudes et les réflexes des partisans à tout crin de la finance conventionnelle. »
Pour Belkacem Boutayeb, la finance Islamique nous sera bénéfique par l’attrait de ressources financières importantes en provenance des pays du Golfe. « Elle permettra l’amélioration sensible du taux de bancarisation, pouvant arriver à 60%, mais aussi le financement des PME/PMI dans la culture de l’entrepreneuriat et du partage des risques et des résultats. Sur un autre volet, elle contribuera à la stimulation des banques conventionnelles pour améliorer leurs services et leur compétitivité. »
En guise de comparaison de la finance islamique avec la finance conventionnelle, Mohamed Ali M’rad souligne : « Je dirais que ce qu’il faut retenir, c’est que la finance islamique place l’être humain au centre du processus et de toute activité économique et de toute transaction commerciale ou financière, alors que la finance conventionnelle place l’argent au centre de tout, sans aucune valeur humaniste. Même la finance dite éthique n’est qu’un ersatz de la finance conventionnelle. C’est pour cela que je n’aime pas que l’on qualifie la finance islamique de finance éthique, ce qui la ramènerait à une simple excroissance d’une unique finance qui est la finance conventionnelle. »
Ce qui n’empêche pas, comme le souligne Belkacem Boutayeb, qu’il faut « oeuvrer auprès des lobbies bancaires et financiers pour identifier des passerelles intelligentes de coopération, d’interaction et de partage de parts de marché. Il faut également tirer des enseignements utiles des expériences vécues dans les autres pays, ne pas commettre les mêmes erreurs et adapter de façon intelligente l’exercice de ces nouvelles banques à l’environnement marocain, mais aussi en tenant compte des attentes des investisseurs étrangers et des promoteurs de ces nouvelles institutions. »
« Le Maroc devra pour cela se préparer de manière pragmatique et judicieuse en assurant la formation des formateurs et des encadrants qui auront pour mission, dans les 5 prochaines années, de fournir des cursus et des modèles de mise à niveau technique, juridique et théologique pour les futurs cadres des nouvelles banques. Il faut également utiliser tous les canaux d’information, presse écrite et audio-visuelle, l’Université, les organisations professionnelles, les Chambres de commerce … pour vulgariser, harmoniser et simplifier l’entendement et la compréhension générale. »
Et Mohamed Ali M’rad de conclure : « Avec le gouvernement actuel, je suis extrêmement optimiste à moyen terme et intimement convaincu qu’il y a enfin une réelle volonté politique dans ce sens, mais il faut que cela se traduise également d’un point de vue administratif afin d’éviter les lenteurs et les blocages. »
Il reste à aller très vite de l’avant … sans confondre vitesse et précipitation.
@ ribh.wordpress.com

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