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mardi 21 février 2012

Microfinance: «L’habit des associations est devenu trop étroit»Entretien avec Ahmed Ghazali, président d’Al Amana

Remettre au goût du jour le projet de loi
Microfinance «L’habit des associations est devenu trop étroit» Entretien avec Ahmed Ghazali, président d’Al Amana
Ahmed Ghazali: «Il est tout à fait naturel que des acteurs de ce secteur se posent la question de transformation»

 En 2004, Al Amana recevait le prix de la Grameen Foundation. En 2008, la Fondation BP pour le microcrédit reçoit le prix de la haute performance et le certificat de la transparence financière attribués par Microfinance Information Exchange. Pour toutes ces performances, Ahmed Ghazali tient à la transformation de certaines AMC en établissement financier.
- L’Economiste: Où en est le dossier de transformation des associations de microfinance?
- Ahmed Ghazali: D’abord, le dossier de transformation de certaines associations de microfinance au Maroc est inscrit dans l’ordre des choses. De ce fait, ce n’est pas quelque chose d’exceptionnel, ni de surprenant. A partir du moment où vous avez un secteur qui s’est développé comme il l’a fait pendant une dizaine d’années avec des taux de croissance à deux chiffres et drainé des milliards de dirhams; l’émergence d’associations comme Al Amana, la Fondation Banque Populaire, le Fondep et d’autres qui sont des leaders dans ce domaine, ayant désormais des surfaces financières de plus en plus importantes, des centaines de milliers de clients et d’agences à travers le territoire, il est tout à fait naturel que des acteurs et des animateurs de ce secteur se posent la question de transformation. Parce que l’habit juridique et institutionnel des associations à vocation économique établi au début pour les AMC est devenu étroit, tout simplement. Pour faciliter et se projeter dans l’avenir, avec un potentiel de croissance supplémentaire, il fallait bien évidemment penser à la transformation.
- Que faites-vous au sein de votre association?
- Al Amana a commencé à réfléchir à la transformation depuis 2008. A chaque fois que nous organisons la stratégie annuelle, la question de transformation a été abordée. D’abord, sur le plan interne, chaque fois on demandait et veillait à ce que la technostructure de l’institution adopte les standards d’un vrai établissement financier. Nous avons mis en place un système d’information performant, une organisation proche des établissements bancaires, des relations avec le régulateur du système bancaire que nous avons souvent invité pour nous scruter de l’intérieur et nous donner ses recommandations… Par ailleurs, Al Amana a travaillé comme initiateur pour le compte du secteur de la microfinance dans ses relations avec l’environnement institutionnel, décisionnel, avec le régulateur (Bank Al-Maghrib) pour les sensibiliser à la nécessité de transformer justement le cadre juridique de sorte à permettre aux AMC d’avoir l’habit juridique approprié à cette seconde étape.

- Où est-ce que ça coince?
- Un projet de loi a été élaboré pour permettre d’ouvrir la voie aux AMC à la première étape, qui est celui d’établissement financier spécifique. Ce qui n’a rien à voir avec l’établissement de crédit à la consommation. Pour cela, il faut calibrer le cadre juridique pour que les AMC transformées gardent leur vocation d’acteur de développement. Avec le nouveau gouvernement, il faut probablement remettre les compteurs à zéro pour voir le processus législatif accomplir son parcours.
Propos recueillis par Bachir THIAM @ Leconomiste

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