Selon une étude du
CDVM
Le
Maroc, un marché idéal pour le développement de la finance islamique
Pour le CDVM, cette
nouvelle «industrie» reste régie par un certain nombre d'obstacles.
Même s'ils n'ont été introduits que
récemment, les produits alternatifs (de la finance islamique NDLR) présentent
un moyen supplémentaire qui pourrait contribuer à financer l'économie
nationale. Entendez par là que «la panoplie des produits islamiques, en l'occurrence
les émissions des Sukuks, pourrait jouer un rôle important dans les
financements des projets d'infrastructure et d'équipement public».
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En tout cas, une chose est sûre : la mise en place de
ce mode de financement pourrait contribuer à tirer vers le haut les taux de
bancarisation. Pour le CDVM (Conseil déontologique des valeurs mobilières),
cette activité naissante serait même une panacée pour une canalisation plus
importante de l'épargne interne. En filigrane, elle serait susceptible
«d'exercer une attraction soutenue des investissements directs des pays du
Golfe». Seulement voilà, pour qu'elle puisse jouer pleinement ce rôle de levier
puissant de mobilisation et d'affectation de l'épargne, la finance islamique
devrait faire l'objet de pré-requis à mettre en place au niveau réglementaire
et organisationnel. Il faut dire, bien des pierres d'achoppement risquent d'en
biaiser la portée. Pour le CDVM, cette nouvelle «industrie» reste régie par un
certain nombre d'obstacles qu'il convient de surmonter.
Et de citer le manque de recul et le récent historique
de cette activité qui devrait «pousser à une importante vigilance ainsi qu'au
développement des méthodes de gestion des risques appropriées». En outre, la
rareté des ressources humaines qualifiées, les manques d'harmonisation dans les
interprétations de la Charia et de cohérence dans la communication financière
sont des défis importants qu'il va falloir surmonter. Tout cela pour dire, en
définitive, que pour qu'elle opère pleinement, cette activité doit d'être dotée
de garde-fous. Pour affirmer sa place en tant qu'un mode de financement capable
de concurrencer les moyens de financement conventionnels, cette activité
devrait tenir compte de la labellisation des produits. Sur ce registre, la
question qui se pose naturellement concerne l'organe qui sera en charge de
certifier ces prestations. Des exigences particulières sur la transparence sont
à intégrer dans la réglementation pour une meilleure information des
investisseurs et des épargnants.
Quant à la liquidité, il s'agit là d'un élément qui
caractérise tous les marchés de la finance islamique qui sont peu profonds en
comparaison avec les marchés conventionnels. Le Maroc représente un marché
idéal pour le développement de la finance islamique compte tenu de la nature
même du pays. En plus de l'argument religieux, l'économie marocaine souffre
d'un taux d'épargne faible, ce qui ne lui permet pas de financer le niveau
d'investissement nécessaire à maintenir une croissance économique forte et
stable. En plus de son niveau bas, l'épargne marocaine se caractérise par une
maturité trop courte pour financer les projets d'investissement long terme car
elle est principalement composée d'avoirs liquides et de placements non
rémunérés.
L'idéal serait donc de mettre en place des mesures
pour pouvoir démystifier cette activité et promouvoir le développement des
meilleures pratiques dans le secteur en introduisant des normes prudentielles
internationales de supervision.
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