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lundi 12 septembre 2011

MAROC: MICROFINANCE «LE PLUS DUR EST PASSÉ» ENTRETIEN AVEC LAURENT DEMEY, DIRECTEUR GÉNÉRAL DÉLÉGUÉ DE PROPARCO


L’ASSAINISSEMENT DU SECTEUR REDONNE CONFIANCE AUX INVESTISSEURS
LES ACTEURS DU MARCHÉ PEUVENT NOURRIR DES AMBITIONS
PROPARCO: 4,5 MILLIARDS DE DH INVESTIS AU MAROC DEPUIS 1992

Microfinance  «Le plus dur est passé» Entretien avec Laurent Demey, directeur général délégué de Proparco


«La crise de la microfinance a été forte parce que le secteur était assez jeune et les institutions peu structurées. Nous pouvons dire qu’elle a connu sa crise d’adolescence», relève Laurent Demey, directeur général délégué de Proparco









Les investissements reprennent dans la microfinance. Proparco, filiale de l’agence française de développement, vient d’accorder un prêt subordonné de 10 millions d’euros (112 millions de DH) à la Fondation Banque Populaire pour le microcrédit (FBPMC). Le secteur, qui traverse une crise importante depuis deux ans, est en train d’en sortir par le haut, note Laurent Demey, directeur général délégué de Proparco. Il revient dans cet entretien sur les actions de Proparco au Maroc. 

- L’Economiste: Quels sont les contours de l’opération avec la Fondation Banque Populaire pour le microcrédit?
- Laurent Demey: Techniquement, il s’agit d’un prêt subordonné de 10 millions d’euros (112 millions de DH) pour soutenir la croissance de la FBPMC. La fondation entre dans une nouvelle phase de son développement après avoir digéré l’absorption de Zakoura. Le prêt relèvera de 20% environ ses fonds propres. Mais plus généralement, Proparco et l’Agence française de développement soutiennent le secteur de la microfinance au Maroc depuis quelques années. Nous avons réalisé une opération similaire avec Al Amana en 2008.

- Le secteur passe par des moments difficiles depuis quelques années. Pensez- vous que le pire est derrière nous?

- La chute de Zakoura est peut-être le symbole de la crise du secteur. Elle a été forte parce que le secteur était assez jeune. Plusieurs institutions n’étaient pas suffisamment structurées. Nous pouvons dire que la microfinance a connu sa crise d’adolescence. Je pense qu’aujourd’hui, le plus dur est passé. Il y aura encore des soubresauts. Mais, les trois grandes institutions de la place ont su traverser cette période sans grands dégâts parce qu’elles étaient mieux organisées. Aujourd’hui, les petites unités se sont associées autour du Crédit Agricole. En clair, nous sortons par le haut de la crise qui plus est vers un secteur assaini. Cela donnera des institutions mieux structurées, plus professionnelles et une présence de la tutelle plus importante que par le passé. Toute notre démarche aujourd’hui est de dire que nous accompagnons les opérateurs qui permettront de sortir par le haut de la crise et nous leur octroyons les moyens financiers pour renouer avec la croissance.

- Au-delà de la microfinance, quels sont les secteurs clés d’intervention de Proparco?

- Rappelons que nous sommes présents au Maroc depuis 20 ans et que nous y avons investi près de 400 millions d’euros (4,5 milliards de DH). Bien entendu, les priorités ont changé au fil des ans. Actuellement, nous sommes concentrés sur trois volets et bientôt un quatrième. En dehors de la microfinance, nous intervenons au niveau du capital investissement qui est notre métier historique. Au Maroc, nous avons été avec la BCP, les précurseurs de l’industrie du capital investissement en 1995 avec la création des premiers fonds et équipes de gestion. Aujourd’hui, nous sommes présents dans 5 fonds qui ont investi indirectement dans 80 entreprises marocaines. En 2011, nous investissons dans deux nouveaux fonds. Nous continuerons à soutenir le capital investissement qui est bien adapté aux réalités des PME marocaines.
Notre action porte également sur le soutien et le partenariat avec les grandes banques de la place. Nous les accompagnons en Afrique subsaharienne par exemple. Globalement, nous appuyons depuis quelques années l’extension économique du Maroc dans cette partie du continent. C’est quelque chose qui a du sens, encore plus aujourd’hui avec la crise en Europe. La nouvelle frontière est au sud. Nous sommes actionnaires du groupe Bank Of Africa et également présent avec Attijariwafa bank en Mauritanie. Nous continuerons à soutenir les banques qui regardent vers le sud et plus généralement toutes les entreprises marocaines.
Le dernier axe que nous comptons développer est tout ce qui concerne les infrastructures. Avec le développement des projets d’infrastructures dans le pays, nous estimons qu’il y a un rôle à jouer pour les bailleurs de fonds internationaux en complément ou en partenariat avec les banques marocaines pour financer ses projets.
leconomiste.com

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