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mardi 28 juin 2011

Microcrédit: Rébellion des clients à Ouarzazate !

Les opérateurs craignent l’effet de contagion
Le traitement des dettes des petits agriculteurs a créé une confusion



CE sont des dérives pour le moins inquiétantes que celle que connaît le secteur du microcrédit. Dans certaines régions en particulier à Ouarzazate, des associations ont assisté à un refus massif de paiement des échéances. A priori, le problème n’a rien à voir avec les manifestations du «20 février». Il serait dû à une mauvaise interprétation des mesures gouvernementales au profit des petits agriculteurs qui bénéficient d’une nouvelle restructuration de leurs dettes. Certains clients des associations de microcrédit ont donc estimé qu’ils devaient également voir «leurs traites épongées». «Nous sommes en train de régler le problème. Un travail de coordination et de sensibilisation s’effectue avec les autres associations. Nous avons également saisi les autorités compétentes», indique Abderrahmane Belbachir, directeur général délégué en charge du pôle métiers à la Fondep.
Le refus massif de paiement pourrait fragiliser la situation de plusieurs organismes de microcrédit. D’où la nécessité, selon le management de la Fondep, «d’endiguer ces dérives et d’assurer un retour à la normale dans les meilleurs délais». Cette situation si elle perdure pourrait accroître les hésitations des banques à financer cette activité. Surtout dans le contexte actuel marqué par la dégradation de la qualité du portefeuille, l’augmentation du risque et la rareté des ressources. En tout cas, les banques même si elles sont prudentes continuent à financer l’activité mais à des conditions plus draconiennes que par le passé.
Pour les organismes de microcrédit, 2011 est une année de transition en attendant les mutations prévues par la loi sur la transformation des associations de microcrédit.
Actuellement au Parlement, ce projet représente des opportunités importantes de développement du secteur. D’abord via la diversification de l’offre de produits et services financiers telle que l’assurance, le transfert d’argent et les moyens de paiement électronique comme le mobile banking. Ensuite par l’élargissement et la diversification des sources de financement. Et enfin par le renforcement de la gouvernance de manière à atteindre le niveau d’exigence des institutions financières à part entière. Dans le cas de la Fondep, les réflexions sont avancées par rapport aux enjeux de la transformation institutionnelle. «Nous nous orientons vers un rapprochement avec des institutions financières nationales et internationales dans le cadre de la constitution du tour de table. Mais toute option d’arrimage, de fusion ou d’absorption par une institution financière est écartée», indique Belbachir.

In l'économiste Édition N° 3538 du 2011/05/26

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