Pages

mercredi 22 juin 2011

Microcrédit: Fondep remonte la pente

In l’Économiste 26.05.2011

- Elle décroche un A avec perspectives stables d’un organisme de notation
- Augmentation de 20% du nombre de clients et de 50% de l’encours





C’EST la sortie de crise pour la Fondation pour le développement local et le partenariat (Fondep) qui opère dans le secteur du microcrédit. Car malgré une conjoncture difficile marquée par la montée des impayées et du risque, cette association du microcrédit a pu décrocher un rating satisfaisant pour l’exercice 2010. L’agence de notation Micro
Finanza Rating lui a accordé une note A assortie de la mention «Perspectives stables» pour l’exercice 2010. Connue dans le secteur de la microfinance, l’agence dont le siège se trouve en Italie, met en exergue les résultats positifs en termes «de rentabilité et d’autosuffisance financière et opérationnelle». Ceux-ci correspondent à des niveaux plus élevés comparativement à 2008, mais ne sont pas pour autant comparables aux niveaux 2006 et 2007, souligne l’agence de notation.
En 2006 et 2007, le secteur du microcrédit était sur des trends de croissance très élevés. La rupture est intervenue dès 2008 sous l’effet de la crise et en particulier la montée des impayés. Depuis, un rappel à l’ordre de la banque centrale est lancé et les opérateurs ont accru les efforts d’assainissement.
Figurant parmi les trois premières institutions de microcrédit, Fondep est parvenue à améliorer ses indicateurs en 2010. Elle a servi 132.419 clients enregistrant ainsi une augmentation de 20% par rapport à 2009. L’encours global durant cette année s’est établi à 674 millions de dirhams en hausse de 50%. «2010 est l’année de sortie de crise dans la mesure où tous les indicateurs sont au vert », affirme Abdeljalil Azzane, directeur général délégué de la Fondep.
Les chiffres de l’association sont donc jugés intéressants comparativement à la situation du secteur. A fin 2010, l’encours global du secteur du microcrédit s’est élevé à 4,669 milliards de dirhams en baisse de 2,6%. Le nombre de clients en 2010 est également en baisse de 4%. Au total, l’activité comptait 880.703 clients en 2010. Ces résultats sont surtout attribués à la «cure» d’assainissement à laquelle le secteur est soumis à travers la lutte contre l’endettement croisé et le durcissement de l’analyse du risque. «La centrale des risques interne mise en place par les principales associations de micro crédit a contribué à une réduction importante du phénomène de l’endettement croisé au sein du secteur», explique Azzane. Cette mesure devrait être parachevée par l’adhésion de quatre associations de microcrédit au Crédit Bureau de Bank Al-Maghrib.
Afin décembre 2010, le taux de radiation (créances en souffrance de plus 180 jours) du secteur est passé à 3,14% contre 9,2% en 2009. Les montants concernés tournement autour de 151 millions de dirhams en 2010 contre 484 millions une année auparavant. Reste que cette baisse des niveaux de radiation s’est accompagnée par un accroissement du portefeuille à risque à 30 jours. Ce dernier est passé d’un taux de 4,85% en 2009 à 7,41% en 2010.
Dans le cas de la Fondep, le portefeuille à risque est à 1,6% contre 8,05% en 2009. Une amélioration que le management attribue «au travail de restructuration et de réorganisation du réseau avec un renforcement des politiques de recouvrement, un meilleur encadrement des ressources humaines et des politiques de crédit plus strictes». Quant au taux de radiation, il s’est établi à 5,4% contre 5,55% en 2009. D’ailleurs l’agence de notation a relevé «que le taux de radiation demeure relativement élevé». Micro
Finanza Rating a également relevé « qu’à la réduction de son efficacité cette dernière année, s’ajoute le fait que la Fondep reste encore exposée à des pressions sur les marges de profits qui engendrent un risque d’exposition à des facteurs externes (augmentation de l’inflation, coûts financiers)». Un constat qui renvoi, selon Abdeljalil Azzane, aux taux d’intérêt pratiqués par l’association et qui sont relativement bas.

Prêt moyen de 7.623 dirhams


FONDEP compte 169 agences réparties sur l’ensemble du territoire. Elle s’appuie sur un effectif de 855 salariés dont 517 agents de crédit. L’association dispose de trois gammes crédit : mutuels, individuels et habitat. Selon le management, la part des crédits individuels a tendance à augmenter et représente à fin 2010 34% contre 60% pour le crédit mutuel et 6% pour le crédit habitat. Le niveau moyen des prêts est aujourd’hui à 7.623 DH. L’association maîtrise aussi le risque en jouant sur la répartition des crédits par secteur d’activité avec un taux de 60% pour le commerce, suivi de l’artisanat (environ 25%) et de l’agriculture et l’élevage (environ 15%). Idem pour les zones géographiques puisqu’aucune des 8 régions ne dépasse 16% de l’encours total du portefeuille. Fondep revendique une part de marché en termes de nombre de clients de 15,3% en 2010 contre 11,9% en 2009.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire