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mercredi 18 juillet 2012

Micro-assurance: Les pistes à explorer

  • Diversification de l’offre et simplification des procédures
  • Une expérience limitée à La Marocaine Vie et Inmaa
  • Un partenariat entre les opérateurs financiers et l’Etat très attendu
La micro-assurance peine à se développer au Maroc. La première expérience remonte à 2010 avec une assurance décès-invalidité et une assurance accidents corporels à raison de 22 DH par an et par produit. Cette formule a été expérimentée par La Marocaine Vie et l’association Inmaa. La CDG semble vouloir lui donner un coup de pouce en organisant une table ronde sur «La micro-assurance, état des lieux et perspectives», avec le Centre Mohammed VI de soutien à la micro-finance solidaire, hier à Rabat. L’offre n’est pas diversifiée, elle limitée à l’assurance vie. Pour cela, Caroline Phily, responsable au Bureau international du travail, a annoncé les différents défis du secteur auxquels le Maroc devrait s’attaquer. Le plus en vue concerne l’information. En effet, «étant difficile d’accéder aux caractéristiques de la demande, il demeure ardu de tarifer un produit et de définir les mécanismes de protection», a-t-elle dit lors de cette rencontre.
Selon elle, une culture d’assurance s’avère nécessaire pour rendre le système plus tangible et créer un climat de confiance entre assureurs et assurés. L’autre défi est la simplification des procédures pour permettre de faire la différence avec les assurances traditionnelles. Il s’agira à titre d’exemple d’«exiger moins de pièces à fournir lors de l’inscription». Il sera aussi question d’«adapter la périodicité de paiement aux besoins et possibilités des assurés».
Par ailleurs, la rentabilité de la micro-assurance dépend de nombreux facteurs dont la stratégie de commercialisation et le mode de rémunération des agents commerciaux, a noté Marc Nabeth, responsable du département CGSI Consulting, société de conseil dédiée aux métiers de l’assurance. Pour lui, la liste des produits sur lesquels les micro-assureurs pourraient se lancer est longue. Ainsi, il a proposé d’étendre la micro-assurance aux secteurs de la santé, de l’épargne retraite et de l’automobile.
Pour pallier ces difficultés, les participants à cette table ronde ont suggéré aux organismes qui voudraient se lancer dans la micro-assurance de diversifier l’offre et de ne pas commencer par des produits liés à la santé. En outre, Caroline Phily a préconisé le test des nouveaux produits à petite échelle. En effet, les principales options d’assurance à envisager concernent d’abord la multi-risque pour les filières agricoles, offrant au petit et moyen agriculteur l’avantage de mutualiser un ensemble de risques dont la sécheresse.
L’autre option porte sur l’assurance indicielle qui permet de réduire les charges d’évaluation des sinistres en se basant sur l’événement lui-même et non sur les pertes réelles. Les spécialistes de la micro-assurance ont également appelé les opérateurs financiers et le gouvernement à travailler en synergie afin d’apporter des solutions assurancielles à la fois aux assurés et aux assureurs.
Complément du microcrédit
La micro-assurance permet aux catégories sociales à faible revenu d’accéder à des produits sans pour autant recourir au prêt, notamment le microcrédit. Ce dernier compte en effet 10 millions de cibles potentielles. Depuis la naissance du microcrédit, 40 milliards de DH ont été octroyés à quelque 796.000 bénéficiaires. Aujourd’hui, le secteur connaît une crise liée à une forte augmentation des impayés. En 2011, les portefeuilles à risque dans les associations oeuvrant dans le domaine ont atteint le seuil de 6%.
 @leconomiste.com

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