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vendredi 1 juin 2012

Un cadre réglementaire pour la Finance islamique

Finance islamique - La mise en place d'un cadre réglementaire s'impose. «Les expériences législatives de la finance islamique» est le thème du forum organisé, hier à Tunis, par le Conseil de la finance islamique de Tunisie (Cofit). Une rencontre qui a été une occasion pour présenter les expériences législatives de certains pays en matière de finance islamique et d'établir, à la lumière de ces expériences, un projet de réglementation approprié à la Tunisie.

A noter qu'en Tunisie, un cadre réglementaire spécifique à la FI fait encore défaut, absence qui entrave le développement optimal de cette branche.

Mounir Graja, expert-comptable et vice-président du Cofit, note que cette rencontre vise, entre autres, à appuyer et à accompagner les efforts déployés à l'échelle nationale pour concrétiser le projet d'un cadre réglementaire régissant la finance islamique et ajoute que c'est une occasion pour se familiariser avec les expériences de quelques pays tels que la Malaisie et le Royaume-Uni en matière de législation de finance islamique.

Il souligne, par ailleurs, que les quelques institutions financières islamiques existantes en Tunisie s'inspirent de la réglementation des institutions classiques, fait qui expliquerait l'absence sur le marché tunisien de plusieurs produits islamiques.

S'agissant des avantages comparatifs de la finance islamique, notre interlocuteur précise qu'outre sa dimension religieuse, elle se positionne comme une finance éthique où le risque est partagé par le client et la banque. Il ajoute que le développement de la FI en Tunisie permettrait d'attirer une nouvelle catégorie d'investisseurs et de partenaires et de faire circuler les capitaux qui refusent le système financier et bancaire classique.

Intervenant en marge du forum, Abdessatar Khouildi, expert en droit international, précise que l'économie islamique est beaucoup plus vaste que le concept de finance islamique et rappelle que la FI, apparue au début des années 70, a, depuis, pris de l'envergure, le nombre d'institutions islamiques dans le monde passant de 10 au début à 550 aujourd'hui.

Le conférencier relève que l'image du modèle financier islamique s'est notamment redorée depuis la crise financière de 2008 qui a révélé les failles du système classique et mis en avant la capacité de celui islamique à s'autoprotéger.

Il note, par ailleurs, que le développement de l'industrie de la finance islamique requiert une infrastructure spécifique et un environnement adapté. Il est, en effet, opportun, souligne-t-il, de s'interroger sur les vrais facteurs qui font la réussite d'un modèle et de savoir si la mise en place d'un cadre réglementaire spécifique approprié est suffisante. A.Khouildi pense, pour sa part, que le marché monétaire et les Banques centrales ont également un rôle à jouer en la matière et qu'un texte réglementaire parachuté dans un environnement non adapté risque fort de passer outre les objectifs visés.

Par Nadia Chahed

La Presse/30/05/2012

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