Par Sophia AKHMISSE @ Les Echos |
Vendredi, 17 Février 2012 16:08 Ahmed Ghazali, Président du Conseil d’administration d’Al Amana. Les Échos quotidien : Dans un climat de crise, comment se porte l’association Al Amana ? Ahmed Ghazali : Al Amana est en train de sortir de la crise de croissance qu’elle a connue depuis 2008. Nous sommes redevenus excédentaires. Bien que nous ne soyons pas revenus aux niveaux idéaux de l’avant-2008, notre niveau de portefeuille à risque (PAR) à 30 jours est acceptable, avec environ 5%, soit en dessous de la moyenne du secteur. Néanmoins, nous sommes toujours dans une phase d’assainissement, de consolidation, de réorganisation, et d’amélioration de nos instruments de travail. Depuis le départ en 2009 de Fouad Abdelmoumni, fondateur et ancien DG, Al Amana est passée par un directoire avec 3 directeurs de pôle pour finalement recruter Youssef Bencheqroun en septembre 2010. Structurellement parlant, nous avions l’impression qu’Al Amana se cherchait. Aujourd’hui s’est-elle trouvée ? C’était dans l’ordre des choses. Aujourd’hui, Al Amana dispose d’un leadership technocratique tout à fait compétent, bien installé dans sa gouvernance et dans son travail. Nous avons aussi réorganisé notre structure interne et créé de nouveaux pôles. Nous avons également introduit notre système vertical de contrôle de gestion au niveau de nos nouvelles directions régionales. Nous avons mis en place un pôle audit, une inspection et avons amélioré notre système d’information. Au final, nous nous sommes ainsi rapprochés des modèles d’organigramme des établissements financiers de qualité. On parle beaucoup d’Al Amana comme la première AMF à se transformer. Qu’en est-il à l’heure actuelle ?Tout un climat est en train de changer et interpelle les associations de microcrédits pour qu’elles fassent des efforts sur elles-mêmes afin de mieux adapter leur gouvernance à la situation, et donc celles qui auront réussi à passer cette «crise de croissance» en sortiraient renforcées, et prêtes à une transformation. Cette adaptation passe par l’appropriation et le calibrage des standards des établissements financiers régulés par les associations de microcrédits jusqu'à leur vocation. Cela les habiliterait dans la mêlée à passer à une autre phase, celle de la société financière spécifique. Car il ne s’agit pas de reprendre le modèle des établissements financiers à vocation commerciale et lucrative. Nous sommes arrivés à un niveau de maturité, à un niveau d’activité qui nous permet d’envisager la transformation. Al Amana a toujours été dans cette démarche et cette perspective de transformation, et ce depuis 2007 environ. Chaque fois que nous avons organisé notre retraite stratégique, la question de la transformation était déjà posée. Il s’agit dont pour nous d’un sujet récurrent. Nous sommes dans l’anticipation en termes de gouvernance institutionnelle, en termes de relationnel. Nous sommes peut-être la seule AMF à avoir inviter la Banque du Maroc à venir nous auditer pour vérifier que nos standards actuels sont compatibles avec une activité financière saine. Nous sommes dans une démarche pratique et opérationnelle de préparation. Maintenant, Al amana est en train de consolider son activité. En principe, nous sommes potentiellement prêts à devenir une société financière spécifique. Maintenant, il reste le cadre législatif qu’il faut mettre en place. Et il reste évidemment toutes les mesures à prendre dans le cadre de notre marketing institutionnel pour pouvoir passer à l’étape supérieure. Nous devrions pouvoir envisager la transformation dans les deux prochaines années. Une fois la loi adoptée, il faudra nous préparer à avoir des associés institutionnels, les convaincre, les mettre à l’épreuve et passer la main. Justement, êtes-vous déjà en contact avec d’éventuels partenaires institutionnels ? Les institutionnels qui sont autour de nous sont déjà convaincus. Au contraire, ce sont eux qui sont demandeurs. Nous n’avons même pas à les convaincre. Nous aurons probablement plutôt besoin de faire le tri. Et après la transformation ? Nous deviendrons une société financière spécifique. Le terme exact doit encore être déterminé par la loi. En tout cas, nous élargirions notre offre avec l’aide de nos associés institutionnels. Nous passerons simplement du statut d’association à celui d’un établissement financier. |
Actualités, analyses et échanges sur la Finance éthique au Maroc et dans le monde.
Pages
mardi 21 février 2012
Ahmed Ghazali, Al Amana «Nous sommes toujours dans une phase d’assainissement»
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire