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mardi 17 janvier 2012

Nouvelles opportunités pour la finance islamique au Maroc


Banque centrale du Maroc
Le Maroc pourrait modifier sa législation pour autoriser l'implantation de banques islamiques dans le royaume. Photo: DR

L’arrivée au pouvoir des islamistes modérés pourrait accélérer  le développement de la finance islamique dans le pays. La recherche de liquidités et le contexte de crise financière devraient contribuer à l’essor de ce secteur.
De notre correspondant à Casablanca

Après plusieurs années de tâtonnement, le Maroc va-t-il se convertir à la finance islamique ? Plusieurs signaux laissent en effet penser que la nouvelle coalition, dominée par les islamistes modérés du Parti de la Justice et du développement (PJD) arrivés au pouvoir à la suite des élections législatives du 25 novembre, va faciliter le développement de cette branche de la finance.
Jusqu’à présent, les autorités marocaines ont privilégié la politique des petits pas en matière de finance compatible avec les exigences de la charia. Depuis 2007, les banques marocaines ont été autorisées par la banque centrale à vendre 3 produits financiers islamiques : ijara (crédit-bail proche de la location avec option d’achat), mourabaha (achat avec transfert de propriété immédiat et paiement d’un loyer à la banque) et moucharaka (achat de parts de capital avec partage des risques).
Une fiscalité adaptée
« Toutefois, le développement des produits islamiques a été entravé par une fiscalité peu encourageante et une communication variable de la part des établissements » relève Kamal Mokdad, gérant associé chez Mazars Maroc. En effet, la fiscalité en matière d’achat immobilier s’est révélée particulièrement restrictive puisque l’acquéreur devait payer deux fois les frais d’enregistrement du bien car celui-ci est acheté une fois par la banque et une seconde fois par l’acquéreur final.
Autre entrave : une TVA à 20 % sur les frais bancaires alors que les intérêts d’emprunt traditionnels sont taxés à 10%. Les montant collectés, encore modestes, s’élèveraient à environ DH 900 millions (€ 81 millions).
Mais la progression est très rapide sachant que les produits sont complètement nouveaux. « À l’avenir, il n’y a pas de raison pour que le Maroc échappe au succès mondial de la finance islamique », estime Kamal Mokdad. Plusieurs éléments plaident en faveur d’une croissance des encours. Depuis 2010, la réglementation a en effet changé, permettant d’aboutir à une fiscalité équivalente aux produits traditionnels.
L’arrivée du PJD remet le débat au goût du jour
Autre élément à prendre en compte : la volonté de créer un cadre législatif favorable à l’installation de banques islamiques de la part de la nouvelle majorité. Un projet de loi dans ce sens avait été déposé par le PJD en janvier 2011 et devrait être réactivé rapidement.
Abdelilah Benkirane, le nouveau premier ministre, a reçu quelques jours après sa nomination les représentants de la Qatari International Islamic Bank en vue de lancer une banque islamique au Maroc.
Du côté des clients particuliers et entreprises, l’attente est réelle : « Avec les produits islamiques, les banques peuvent toucher les personnes non encore bancarisées, les clients des banques traditionnelles attachés aux valeurs islamique mais aussi tous ceux qui veulent financer l’économie réelle », souligne Kamal Mokdad.
Le contexte de crise pourrait inciter les épargnants à choisir des placements plus sûrs. Les actifs collectés par les institutions islamiques dans le monde devraient atteindre les € 812 milliards fin 2012 et connaître un accroissement de 33 % par rapport à 2010 selon une étude publiée en décembre par Ernst & Young.


Friday 13 January 2012 16:05 , par Cyril BONNET (à Casablanca) @  mtm-news.com

1 commentaire:

  1. Collaborons ensemble pour une meilleure compréhension de la finance islamique :
    Finance islamique.

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