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vendredi 24 juin 2011

Microcrédit: au Maroc Moins de clients mais plus fiable

• Hausse du volume des crédits
• Le risque baisse mais reste tout de même fort présent

L’encours des crédits octroyés a opéré d’une légère hausse de 2% à 4,7 milliards de DH par rapport à fin décembre 2010 et d’une quasi-stagnation sur une année glissante. Le ratio «encours/total bilan» de l’ensemble des sociétés du secteur passe de 87,6 à 85%


Les associations de microcrédit (AMC) sortent peu à peu la tête de l’eau. Après deux années difficiles (2008 et 2009), marquées notamment par la hausse du portefeuille à risque de la clientèle, elles entrevoient le bout du tunnel avec le retour à la croissance. Au terme du premier trimestre 2011, le nombre de clients actifs a reculé de près de 10% d’un trimestre à l’autre pour atteindre pas moins de 795.000 clients et de 11% par rapport à la même période en 2010, suite au travail de toilettage initié depuis un certain temps. Pour sa part, celui des crédits octroyés a opéré d’une légère hausse de 2% à 4,7 milliards de DH par rapport à décembre 2010 et d’une quasi-stagnation sur une année glissante.
L’Association Al Amana reste leader du marché avec +50% de part en termes de nombre de clients actifs et d’encours. Elle consolide à fin mars 331.362 prêts actifs (41,6%) et 2,4 milliards des encours soit 51% du total.
D’autre part, le cas de la Fondation Banque Populaire pour le microcrédit (FBPMC), qui s’accapare plus de 25% du marché, continue de récolter «les fruits de son assainissement». En termes d’encours la FBPMC enregistre 1,2 milliard de DH pour plus de 193.000 clients actifs.
Le défi pour les sociétés de microfinance reste tout de même la maîtrise des retards de règlements. Le risque est en baisse, certes, mais il reste tout de même fort présent. A fin mars, le portefeuille à risque est ramené à 7,32% à 30 jours pour 344 millions de DH. Pour les maturités à 90 et 180 jours, ils ressortent respectivement à 5,25% et à 3,75%. Le montant des impayés dans le secteur suit ce trend. De grands chantiers pour la maîtrise de ce phénomène ont été entrepris et ce depuis fin 2009, période au cours de laquelle les impayés avoisinaient les 416 millions de DH. L’assainissement du secteur s’est donc traduit dans les comptes en 2010 et continue à l’être pour les trois premiers mois de 2011. Pour les professionnels, «un important effort a été consenti pour réduire le nombre de clients avec des crédits croisés, chose qui pénalise le secteur». En 2007, il représentait 30% de la clientèle totale. Les cinq grandes institutions ont mis en place une politique de décroisement. Elles ont désormais accès à la centrale des risques de Bank Al-Maghrib, ce qui devrait leur donner plus de visibilité sur l’endettement de la clientèle et sa capacité de remboursement.

In L’économiste Édition N° 3558 du 2011/06/23

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