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jeudi 6 septembre 2012

La réforme qui va réveiller le microcrédit


Une occasion pour structurer le secteur
Elargissement des prérogatives du conseil consultatif
Le projet de loi relatif aux associations de microcrédit ne déçoit pas, selon certains acteurs de ce secteur. Il prévoit d’introduire des modifications relatives à la définition de l’activité, à la constitution des ressources des associations et au champ de consultation du conseil consultatif du microcrédit.
Une nouvelle modalité quant à l’octroi des autorisations de fusion et d’absorption y est introduite. «Sur le principe, ce projet de loi est en ligne avec les transformations prévues par le secteur. Maintenant, il faut attendre les décrets d’application qui, eux par contre, donneront les aspects techniques et les détails de la mise en place de ces nouvelles mesure et témoigneront de l’impact de ce projet de loi», précise  Youssef Bencheqroun, DG d’Al Amana Microfinance.
De nouvelles modalités d’octroi de crédit sont prévues. Les associations pourront désormais distribuer directement ou indirectement les microcrédits. «Par cette nouvelle mesure, les activités liées au microcrédit seront plus flexibles en tablant sur une approche de proximité et en augmentant le nombre de partenariats avec de nouvelles associations», souligne Bencheqroun.
La distribution indirectes de micro-crédits pourra être effectuée ainsi à travers une autre associations de microcrédit ou un établissement de crédit. «Il serait néanmoins difficile d’allouer à ces organismes toutes les activités d’une association de microcrédit, car, contrairement au règlement des mensualités, il serait compliqué de fixer les modalités des crédits», révèle le DG d’Al Amana Microfinance.
Quant à l’aspect structurel, «le capital dudit établissement peut être détenu totalement ou partiellement par l’association de microcrédit», prévoit le projet de loi. Ce dernier étoffe l’éventail des ressources de ces associations en y intégrant les produits des participations et de leurs cessions.
Autre mesure importante, l’élargissement des prérogatives du conseil consultatif. Dans ce sens, il sera chargé de donner son avis quant à la fusion ou l’absorption de deux ou plusieurs associations de microcrédit.  Le conseil consultatif est chargé, par ailleurs, de donner son avis au ministre chargé des Finances sur les conditions et les modalités de la distribution indirecte du microcrédit. Il pourra ainsi s’assurer de la bonne marche de l’octroi indirect de ce crédit.
Les opérations de fusion et d’absorption seront également soumises à  de nouvelles autorisations par le ministre chargé des Finances, après avis du conseil consultatif du microcrédit.
25 milliards d’encours à l’horizon 2020
L’année 2011 a été marquée par la poursuite des mesures d’assainissement et de recadrage des activités par l’ensemble des associations de microcrédit induisant à une réduction des encours et une baisse du nombre de bénéficiaires de plus de 20% par rapport à 2010.
Le secteur a atteint un encours de prêt de 4,6 milliards de DH et 796.000 clients actifs ramenant le nombre de bénéficiaires du secteur du microcrédit au Maroc depuis sa création à 4,5 millions de personnes avec un montant total déboursé de 40 milliards de DH.
A fin décembre 2011,  le secteur a couvert un réseau de plus de 1.300 points de vente dont 52,7% en milieu urbain et 47,3% en milieu rural et emploie près de 6.000 personnes. A l’horizon 2020, le secteur prévoit de recruter environ 3,2 millions de bénéficiaires, pour un encours cible de 25 milliards de DH. A terme, il est prévu de créer ou financer 2 millions d’emplois directs et indirects additionnels.
@ leconomiste.com

mercredi 22 août 2012

Symbiotics NewsWatch #224, 21 August 2012

Aug. 20
Mexico: Unlocking Barriers - Advances in Rural Mobile Banking in Mexico
The banking industry in Mexico estimates there are at least 30 million people that could be integrated to the formal financial system during the following years. However, this is not likely to happen through traditional banking, but through new schemes that leverage existing retail infrastructure and mobile phones to reach the lower segments of the population.
Source: CGAP 


Aug. 15
Do We Need a New Standard of Microfinance Governance? Or Do Boards Just Need to Do Their Jobs?
The conversation about the need for Microfinance Institutions (MFIs) boards to focus more heavily on governance of social objectives misses the real question: whether the boards of MFIs are adequately fulfilling the role of company board.
Source: Michael and Susan Dell Foundation Blog 


Aug. 15
India: Financial Inclusion - Miles to Go
Despite impressive growth claims by banks ever since Reserve Bank of India pushed for financial inclusion, reality seems different. “Even where bank accounts are claimed to have been opened, verification has shown these accounts are dormant." Financial inclusion still remains an incomplete task.
Source: The Indian Express 


Aug. 15
Tanzania: Shilling Loses Ground Against Dollar
The shilling has continued to lose against the US dollar as importers' demand outweighs inflows of the hard currencies in the local market. National Microfinance Bank (NMB) said in Dar es Salaam the local market was still liquid although the shilling lost the battle against the greenback, sliding by 5/- compared to the end of last week.
Source: AllAfrica


 Aug. 14
Bangladesh: Dhaka Forecloses the Grameen Brand 
For the past 18 months in Bangladesh, the specter of a government takeover has haunted Grameen Bank and its founder, Nobel Prize winner Muhammed Yunus. Many thought Mr. Yunus was imagining the threat, but this month the Awami League government of Sheikh Hasina finally showed its hand. Her cabinet decided to push the microfinance lender's elected board of trustees aside and give power to the government-appointed chairman to name a selection committee that will soon find a new managing director.
Source: The Wall Street Journal 


Aug. 14
Council of Microfinance Equity Funds Issues New Guidelines for Corporate Governance
The Council of Microfinance Equity Funds (CMEF), a membership organization of leading microfinance equity investors, today announced the release of a new, enhanced version of its corporate governance manual, "The Practice of Corporate Governance in Microfinance Institutions."
Source: Yahoo Finance 


Aug. 14
Launches Mobicash Mobile Money Banking to Increase Access to Financial Services
The Burundi Commercial Bank (BANCOBU) and the east African country’s Telecommunications Company (ONATEL) Tuesday launched here the Mobicash mobile money banking product to increase the rate of access to the country’s financial services currently estimated at about 4 percent.
Source: MobileMoneyAfrica

samedi 18 août 2012

Entretien avec le DG de la FBPMC : Le micro-crédit, une arme contre l’exclusion sociale


On ne saurait évoquer la protection et la cohésion sociales sans parler du micro-crédit. Mais, ce secteur, qui engageait plus de 1,2 million de bénéficiaires en 2008-2009, a été victime de son succès pour ainsi dire et a connu de sérieuses difficultés, marquées notamment par la croissance du parc des impayés ou l‘impossibilité d’accéder à des refinancements. Une restructuration s’imposait, et cela a été réussi grâce à la fusion de deux des principaus acteurs du micro-crédit au Maroc, la Fondation Banque Populaire pour le Micro-crédit et la Fondation Zakoura, la première absorbant la seconde.Pour parler de cette « remontée » et du rôle du micro-crédit dans la cohésion sociale, La Nouvelle tribune a rencontré M. Mustapha Bidouch, directeur général de la Fondation Banque Populaire pour le Micro-crédit
La Nouvelle Tribune :
Comment se porte aujourd’hui le secteur du micro-crédit ?
M. Mustapha Bidouj:
Après trois années difficiles (2007, 2008 et 2009), marquées notamment par une grave détérioration du portefeuille clients des Associations de Micro-Crédit (AMC)  et un net ralentissement de l’activité, on constate depuis le dernier semestre 2010, une tendance positive de redressement de la plupart des indicateurs de l’activité du secteur national du micro-crédit particulièrement la qualité des engagements.
Cette amélioration est due à une meilleure gouvernance des institutions de microfinance, à une gestion du risque mieux maîtrisée (mise en place d’une centrale de risque et limitation des crédits croisés) et à un retour aux bonnes pratiques ayant toujours distingué le secteur de la microfinance (proximité, accompagnement et sensibilisation des clients).
 Il s’agit donc d’une tendance positive qui va durer ? 
Aujourd’hui, le secteur du microcrédit continue à capitaliser sur les efforts de stabilisation de son activité, avec désormais de nouveaux enjeux, portés sur la diversification des produits financiers (la microépargne, la microassurance, les transferts d’argent, les microcrédits destinés à la TPE et à la création d’entreprise …), le développement des services non financiers, et des systèmes de paiement basés sur les nouvelles technologies.
Est-ce que le microcrédit a contribué à la baisse du taux de pauvreté au Maroc ?
De nombreuses  études attestent de l’impact positif du micro-crédit et de la micro-finance sur ses clients, notamment en leur donnant l’opportunité d’investir dans leur activité et d’accroître leurs revenus. Ainsi, le micro crédit peut être assimilé aujourd’hui à un moyen parmi d’autres de lutte contre la pauvreté. Cependant, le micro crédit ne peut faire reculer le taux de pauvreté de manière unilatérale, sans l’appui de politiques et de structures agissant sur l’ensemble des indicateurs de pauvreté (qui sont entres autres l’éducation, le niveau de vie et l’espérance de vie).
 On constate que le microcrédit profite très majoritairement aux urbains et péri-urbains, existe-t-il des mécanismes pour toucher plus de pauvres en milieu rural ?
Effectivement, le micro crédit connaît un développement important dans les zones urbaines et péri urbaines pauvres et ce pour des raisons liées à l’accessibilité et à la forte densité des populations de ces zones. Ce développement est moins ressenti en milieu rural en raison de plusieurs obstacles liés notamment à la faible densité de la population rurale, à la dispersion de l’habitat et à un enclavement dû à la faible qualité des infrastructures (routes, télécommunications…).
Malgré ces contraintes, la Fondation, qui se fixe comme finalité d’aider les populations pauvres à devenir indépendants financièrement, a réussi à promouvoir le microcrédit dans les zones rurales enclavées, grâce à ses produits novateurs ayant pour objectif le soutien des activités génératrices de revenus dans ces milieux (Al Karaoui/le Rural, Al karaoui Ikhalass/ le Rural fidélisation et Salaf Attaaounia/ prêt Coopérative).
 Quels sont les moyens pour aller vers ces populations ?  
Dans cet effort de desserte du monde rural, la Fondation a mis en place, et ce depuis 2010, des guichets mobiles (Véhicules Vans). Il s’agit d’un nouveau mode organisationnel permettant de surmonter les contraintes liées à l’accessibilité en milieu rural. A cet effet, la Fondation dispose actuellement d’une dizaine de Guichets servant plusieurs communes rurales, qui sera renforcée au cours de cette année par une vingtaine supplémentaires grâce à une subvention de l’Agence du Partenariat pour le Progrès.
 Quelle est la situation actuelle de la FBPMC après l’absorption de la Fondation Zakoura pour le micro crédit ?
Après l’opération réussie d’absorption de la Fondation Zakoura qui a permis d’assainir et de stabiliser le secteur du micro crédit au Maroc, la FBPMC a su tirer les bienfaits de cette opération en conciliant le savoir faire des deux réseaux FBPMC et FZMC. Actuellement, la FBPMC est le deuxième opérateur sur le marché du microcrédit du Maroc avec une part de marché de 27 %.
 Peut-on avoir une idée sur le volume des crédits accordés par votre fondation, le nombre des bénéficiaires et les niveau de votre encours ?
Au 30/06/2012, le volume des prêts débloqués par la Fondation s’élève à 970 millions de Dirhams et un encours total des prêts de 1,6 milliards de Dirhams (soit 35 % de l’encours global du secteur) desservant plus de 220 000 bénéficiaires (soit 27 % de part de marché).
 Avec la crise, les impayés ont tendance à augmenter au niveau du secteur financier, qu’en est-il pour le micro-crédit ? Est-ce qu’on peut avoir une idée sur le taux des impayés ?
A la différence du secteur financier classique, la crise des impayés survenue entre  2008 et 2009 dans le secteur de la microfinance, était principalement due à la croissance rapide et non maîtrisée des institutions de microfinance, à la gestion inappropriée du risque et au manque de réglementation.
Le taux de portefeuille à risque du secteur est en continuelle baisse, il avoisine 5 %. L’amélioration de ce taux vient récompenser les efforts engagés par les opérateurs du secteur ainsi que les autorités de supervision et de tutelle.
 Est- ce que le nombre des bénéficiaires en pâtit ?
Le marché du micro crédit a enregistré une forte baisse du nombre de clients actifs entre 2007 et 2011 soit un taux avoisinant les 40 % et ce, suite aux actions d’assainissement des portefeuilles clients, de décroisement des prêts et de la radiation des impayés. Actuellement, le nombre de clients actifs du secteur avoisine les 800 000 bénéficiaires. Ce chiffre était plus important dans les années à forte croissance précédant la crise, qui était de plus de 1,2 millions de clients actifs.
L’année 2012 se présente comme une année de base pour une reprise soutenue de l’activité du microcrédit au Maroc et qui s’inscrit dans la continuité des efforts de stabilisation et de sortie de crise.